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19 décembre 2012 3 19 /12 /décembre /2012 09:25

C'était  comme un jour de fête, il y a presqu' un mois, quand j'ai recommencé la rédaction de Plako. Je n'en ai pas parlé alors, sous le coup du trac de l'émotion. Je redoutais de paraître jouer sur la sensiblerie en empruntant cette ligne à l'ultime poème d'Attila JOZSEF, immense poète Hongrois mort vers la fin des années 1930. La première ligne de sa dernière oeuvre "Voici enfin ma patrie retrouvée". Car mon émotion avait pour cause, en effet, ma décision d'introdure d'écrire en Hongrois dans Plako. C'était nécessaire avoir parmi mes lecteurs des compatriotes d'origine.

 

Oui, le passé est toujours présent. Au mois de Janvier 1957 j'ai été déclaré "traître" par l'ancien régime communiste de mon pays pour avoir participé au soulèvement armé deux mois auparavant. Il me fallai prendre la fuite  pouréchapper à la condamnation à mort et  l'exécution. Durant ma vie d'expatrié je devais conserver ma langue maternelle car j'étais sûr que c'était elle ma véritable patrie. Je répétais souvent à qui voulait l'entendre que je portais mon "hongritude" sur le dos comme l'escargot porte sa coquille sur le sien.  

 

Mon Français devenait "costaud" - je pouvais aider mes collègues, chargés de production télévisuelle à Paris, à rédiger leurs notes de service et à corriger leurs fautes d'orthographe. J'ai mis une patience infinie à supporter de voir mon nom écrit n'importe comment, écorché par des erreurs les plus ridicules. Je me suis efforcé à toujours sourire quand les gens confondaient en ma présence Budapest avec Bucarest... Et je ne regrette pas avoir voulu, durant quatre décennies, m'intégrer dans la communauté du pays qui m'a adopté. Je croyais y faire définitivement ma vie car personne n'aurait pu imaginer les changements incroyables qui allaient secouer le monde avant la fin du 20ème siècle. D'autre part, j'ai été recueilli apatride, sans rien, sans toit, sans moyens et surtout sans avenir aucun; on m'a fait cadeau de la liberté ici, aidé à m'installer, sans avoir jamais ressenti l'exclusion en aucune façon. De l'instant où ils m'ont donné l'asile, rien n'était plus naturel pour moi que de respecter leur culture, leurs traditions et leurs coutumes.

 

C'est la raison qui fait que je trouve si déplaisants ceux qui, à peine le statut d'immigrés acceptés acquis, manifestent du mépris vis-à-vis de leurs hôtes, font le chantage aux autorités, exigent un traitement privilégié en évoquant des droits, justifiés soi-disant par leurs traditions propres. Il est vrai que tous ces travers évoqués ne sont devenus préoccupants pour moi qu'après mon départ à la retraite. Lors de la création de Plako, il y a 5 ou 6 ans, j'avais l'intention de consacrer à cette problématique une réflexion plus profonde. Mais, comme j'ai déjà eu l'occasion d'en parler, la maladie grave de ma compagne m'a obligé de faire faire un long séjour à Budapest.

 

Cette période a coincidé étrangement avec une série d'événements ayant servi de cadre à la campagne de dénigrement et de diffamation, fomenté et entretenue depuis la partie occidentale de l'Union Européenne, contre la Hongrie -  campagne destinée à mettre ce petit pays au pilori, sur la scène politique internationale et devant la communauté mondiale, sur la base d'accusations démagogues, grossièrement ficelés, dressées par de techno-bureaucrates parasites et omnipotents bien que jamais élus qui sévissent à Bruxelles. Ayant vécu cet épisode au coeur-même de cette Hongrie miséreuse, après avoir passé presque un demi-siècle à l'autre rive du Rhin, je sais tout de même ce qui se passe des deux côtés. je n'ai pas eu donc du mal à discerner la fausseté du jugement basé sur la double mesure, quand la tartufferie hypocrite condamne avec dégoût chez le faible la chose qu'il approuvera avec enthousiasme chez le puissant.  Les regardant à la télé, je n'ai pas pu me retenir de leur crier dessus:  TOUCHEZ PAS À MES POTES HONGROIS ! 

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commentaires

V
hier j'ai lu article en hongrois et essaié lire teste francai ici: tres bien merci et a prochène ; Sari
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